Québec – Montréal par la Véloroute

par | 15 Août 2010 | Québec

Les bonnes choses ayant toujours une fin, nous avons repris la route après notre grosse semaine de vacances. Enfin, pas tout à fait la route avec la circulation, mais la véloroute, et ce pour au moins 400 km jusqu’à Montréal. Certes ça nous fait un détour vers le sud jusqu’à Sherbrooke dans les cantons de l’est (non, non, pas Sherbrook Village). La véloroute est tracée sur l’ancienne ligne de chemin de fer, donc relativement plate, elle est vraiment agréable.

Stéphane et Christiane nous ont déposés à la sortie de Québec pour nous éviter de circuler sur le pont de l’île d’Orléans, directement au pied de la piste cyclable. Du coup Maëlle a pu démarrer elle aussi à vélo sur sa draisienne (bon, elle est remonté à bord de son carrosse au bout de 4 km).

Nous l’avions oublié celui là, le vent de face était là aussi pour notre retour sur la route ; est-ce parce qu’on va vers l’Ouest, qu’on remonte de St Laurent ? Un cycliste croisé à une halte nous a affirmé que c’est par ce qu’il faisait beau… beau ou venté il faut choisir.

Depuis trois jours que nous roulons sur la piste, nous en oublions les règles de sécurités indispensables sur la route. C’est la débandade, les enfants se doublent et se redoublent, font la course, cueillent des fleurs en roulant, jouent à des jeux oraux… Mallori se prend pour Contador avec son vélo jaune et ses sacoches jaune (c’est sûr, le tour de France assis sur le canapé d’Arthur les a marqués).

J’ai anticipé les arrêts de cette partie de route jusqu’à Montréal en écrivant aux membres de warmshowers.org se trouvant sur notre route. Cool, pas moins de trois maisons nous attendent. D’ailleurs les enfants demandent à aller chez les habitants plutôt qu’au camping ! Bien souvent il y a d’autres enfants, des livres, une télé, voire même une piscine… C’est ben l’fun pour eux. Ils gardent de très bons souvenirs des familles rencontrées et en parlent souvent.

Nous arrivons à Sherbrooke après une journée éprouvante. Poussière de la piste, chaleur et surtout montées car nous sommes dans les montagnes (c’est pas les Alpes, mais ça grimpe quand même). Nous persévérons car nous sommes attendus dans une maison de Sherbrooke où vivent en colocations neuf personnes. Estelle, une Française y est installée depuis deux mois ; elle nous cueille sur la route alors qu’elle s’en allait passer la soirée au centre ville. Du coup, demi-tour, elle prend le temps de nous présenter la maison. Presque tous les colocs sont partis en vacances, en week end ou au travail sauf Denis. Nous nous sentons à l’aise ici, c’est très cool, c’est La Casa. Nous plantons nos tentes dans le grand jardin sur un tapis d’herbe épais, pour une fois, la priorité n’est pas à la tonte du gazon puis nous rentrons pour cuisiner et manger nos pâtes à l’abri des moustiques. Denis nous offre des fruits et nous passons le reste de la soirée à discuter avec lui, notamment du Mexique qu’il connait bien. Estelle et Elisabeth rentrent tard et c’est encore plus tard que nous rejoignons notre tente. La conséquence c’est que nous nous levons tard, mais c’est pas grave car nous avons encore pas mal de choses à se raconter, on ne peut pas partir immédiatement ! Denis nous a préparé un petit dej, nous causons pas mal de voyages, de bicyclette (Elisabeth est une adepte du voyage à vélo), pendant que Thomas et Maëlle, ayant emprunté l’appareil, immortalisent l’endroit sur la péloche.

Nous finissons par partir, en route vers St Angèle de Monnoir que nous pensons atteindre en 3 jours. Nous somme impatients d’y arriver car nous « connaissons » la famille Dury, depuis l’année dernière : lors de la préparation du voyage nous avons lorgné sur leur site, un bel exemple de famille nombreuse voyageant à vélo. A côté d’eux nous faisons plutôt petite famille ! Je vous laisse les découvrir sur leur site sur https://les11.com/fr

La portion de véloroute pour arriver chez eux s’appelle La Montagnarde, et porte bien son nom ! Nous peinons sous le soleil et les montées en terre ; heureusement que ça finit toujours par descendre. Partis tard, nous arrivons tard à Magog, très jolie ville, très touristique mais sans camping. C’est la fête au village et ça ne fait pas notre affaire, à 19h les parcs sont bondés et nous ne pouvons pas squatter pour la nuit. Nous trouvons quand même une ferme pour planter les tente juste avant la tombée de la nuit.

Nous repartons le lendemain pour un autre morceau de la montagnarde. Dur, dur, des pentes à 12% en terre, 40 km jusqu’à Waterloo où nous avons rendez vous avec les Dury qui nous ont proposé de pédaler ensemble.

L’avantage des pistes est qu’on y roule en toute sécurité, dans la nature entre forêts et champs, l’inconvénient est qu’on ne voit pas grand chose des villes et villages.

Nous arrivons donc un peu avant 3 heures au point de rendez vous. La famille Dury est là, presque au complet, il manque Pierre et deux des enfants. Après 5 bonnes minutes de présentation, Michèle nous annonce qu’il y a 70 km jusqu’à chez eux, jusque là c’est correct, et que nous y allons tout de suite ! Là, les visages des Aubertein « freeze », et nos cerveaux calculent rapidement 40+70=110 km dans la journée… Nous pensions que nous allions camper et souper ensemble (imaginez la gamelle de pâtes pour 14), et repartir tranquillou pour 70 km (c’est déjà une sacrée bonne journée pour nous) le lendemain. Faut dire que nous avons déjà dans les jambes une grosse matinée de Montagnarde, et dans nos têtes la journée est finie ! Michèle nous rassure à moitié en disant que la piste cyclable est belle et légèrement en descente jusqu’au bout. Allez, on se remotive pour ne pas décevoir nos hôtes, en se demandant quand même comment va faire Thomas, et c’est reparti. Pas moins de 12 vélos et 2 charrettes d’enfants en peloton désordonné, en tête Raphaël qui donne le rythme à 20 km/h. Au fil des km et des pauses, Thomas donne des signes de fatigue, les filles sont contentes, pensez donc, on va battre notre record ! Michèle appelle Pierre et lui donne un rendez vous pour venir chercher les plus fatigués. Mais le temps et les km passent, pas de Pierre en vue, et on s’aperçoit enfin que nous ne sommes pas sur le bon chemin ! Re coup de fil à Pierre, qui arrive finalement avec un van gigantesque et un trailer-cargo. Tout y rentre, matériel et équipage, ouf ! Les Aubertein sont contents, le record est battu avec 78 km, et Thomas rajoute qu’il n’est même pas fatigué 😉

Heureusement, Michèle nous invite à rester une journée complète, pour mieux se connaître, échanger sur nos expériences cyclistes, se reposer, lessiver… Nous nous sentons à l’aise dans cette grande famille, les enfants se font des copains, les parents discutent pas mal voyages, et beaucoup de l’organisation d’une telle tribu. Matinée à la pêche, pizza à Montréal, nous ne pourrons visiter le centre ville car il pleut trop. C’était une belle journée ! Nous repartons tardivement le lendemain, avec quelques cyclistes en plus pour faire un morceau de chemin ensemble.

Direction St-Lambert à tout juste une quarantaine de km en banlieue de Montréal où Claude, Gilles, Félix et Sylvestre nous attendent. Du coup nous prenons notre temps, tellement bien que nous prenons un bel orage et nous arrivons trempés. Sylvestre, le plus jeune des garçons a préparé un bon repas. Puis nous discutons itinéraires avec Gilles, notamment sur la Waterfront Trail qu’ils ont parcouru l’été dernier. Eux ont déjà plusieurs expériences de voyages à vélo avec les garçons. Claude nous propose de rester une journée de plus pour visiter Montréal et passer la soirée chez Martine, une amie… Piscine, barbecue, discussions nous passons une excellente soirée.

Au cours de la journée nous sommes partis tout les six pour Montréal, en métro. Nous avons juste eu le temps de parcourir le centre ville, c’est un beau mélange d’immeubles anciens en pierres rouge et de buildings plutôt modernes.

Gilles et Claude nous proposent d’intégrer SERVAS, un réseau de voyageurs et d’hôtes, permettant de rencontrer du monde dans les pays visités.

En repartant le lendemain, Sylvestre se propose de nous accompagner un bout jusqu’à la piste cyclable du canal Lachine à Montréal. Ce soir là, nous sommes attendus par Lise et Jean-Claude (famille du côté de Jean-Roch) à 70 km. Nous ne trainons pas, mais le vent est de face une bonne partie de la journée. Le canal Lachine est superbe, les anciennes fabriques sont réhabilités en bureau et habitations type lofts. La couleurs dominante est toujours le rouge, couleur des briques. Nous prenons le temps de flâner sur un marché pour le plaisir, nous n’en n’avons que très peu rencontrés durant notre parcours. Les kilomètres s ‘écoulent et nous comprenons que nous atteindrons encore un nouveau record. Arrivés à la nuit tombée, nous avons parcouru 85 km. Le repas et une maison pour nous nous attendent. Que demander de mieux ?

Fabuleux lendemain, encore un jour de repos, où nous nous réveillons dans un décors paradisiaque, sur les bords du Saint-Laurent. Petit-déj au soleil sur la terrasse, pêche pour les plus jeunes, puis visite du site historique avec Jean-Claude. Tout au long du fleuve, les sites historiques rappellent les batailles entre les américains, anglais et français pour conquérir les terres (les E.U. sont juste en face, sur l’autre rive du Saint-Laurent).

MC