Après les plages du Pacifique, direction les montagnes du centre. Dès qu’on s’éloigne du littoral, ça monte. Ici, pas de plaines. Cette fois, nous voyageons de jour, dans un bus où le chauffeur roule tranquillement. La nuit arrive vite, il nous reste ce stress d’un autre temps, où nous voyagions à vélos : dépêchons nous pour installer le camp… Mais non, à 19h, en ville, y’a toujours un éclairage, et on peut rapidement trouver de quoi manger et dormir !
Nous arrivons à Taxco, petite ville accrochée aux montagnes. L’hôtel repéré sur une carte n’est qu’à 200 m de la gare d’autobus, mais 200m de grimpette à au moins 45°, sacs aux dos. Une corde de rappel aurait été la bienvenue ! La rue est à peine plus large qu’une voiture et à chaque fois qu’un taxi déboule, on doit se plaquer contre le mur.
L’hôtel Casa Grande est plein centre. Nous prenons une chambre avec deux grands lits, située sur la terrasse du haut. Laquelle surplombe une place très animée par un ballet incessant de taxis et de colectivos. Au Mexique, nous avions déjà remarqué le nombre important de vieux véhicules Volkswagen en service, à Taxco les taxis sont des coccinnelles blanches et les colectivos (mini bus) des combis (les vans Nissan remplacent peu à peu les combis Volkswagen).
Au matin, nous découvrons la ville. Superbe ville, construite à flans de montagne, qui a gardé son caché d’autrefois. Les rues sont pavées et bordées de jolies maisons aux toits recouvertes de tuiles de type méditérranéen. La ville est un véritable dédalle de ruelles abruptes. Y’en a pour plusieurs journées d’exploration. Le marché est tout aussi impressionnant, un vrai labyrinthe à l’image des ruelles dans lesquelles il est installé, difficile de ne pas se perdre. Chaque place est utilisée, pas de perte. Ça va du stand à demeure dans des halles, à la petite vieille assise sur des marches avec trois pousses de haricots et deux paquets de punaises vivantes (ben oui, ici ça se mange crues ou cuites :\)
La ville de Taxco est aussi célèbre pour ses nombreuses boutiques d’argenterie témoins du riche passé de l’industrie minière. Les touristes s’arrêtent ici pour faire le plein de bijoux. Et puis, Taxco fait aussi partie de l’histoire des Barcelonnettes venus faire fortune au Mexique au XIX siècle. Là, c’est juste un clin d’oeil aux copains de Barcelonnette dans les Alpes de Haute Provence.
Nous avons passé beaucoup de temps à arpenter la ville sans but précis. Un peu d’exercice d’abord, avec la montée, au hasard des rues, jusqu’à la statue du Cristo, tout en haut. La vue est vertigineuse. Nous avons apprécié nous poser Plaza Borda, appelée « el Zocalo« , sur les bancs du petit jardin central, pour regarder le va-et-vient des Mexicains et des touristes, regarder les taxis tourner autour sans discontinuer. Le dimanche, la place bat des records d’animation de par sa situation face à l’immense cathédrale Santa Prisca, les cireurs de chaussures sortent leurs matériel, les Mexicains endimanchés viennent papoter, parier, des stands médicaux s’installent non loin de là sur le parvis de l’église.
Un point négatif, peut-être le seul, est la circulation incessante des voitures, en majorité les taxis qui se suivent les uns derrières les autres, et la pollution qui va avec. Peu de rues sont uniquement piétonnes.
Destination suivante, Oaxaca, mais les bus font tous escale à Puebla et les guides routards la mentionnent comme incontournable… allons y pour Puebla !
Puebla est une des plus grandes ville du Mexique, proche des deux millions d’habitants, c’est bien pour cette raison qu’on avait pas trop envie de s’y arrêter. Nous sommes à presque 2200 m d’altitude, et la ville est entourée de trois volcans avoisinant les 5000 m.
Nous n’avons pas trop de mal à trouver un hôtel pas trop cher, en s’éloignant un tout petit peu du centre historique. La ville est plate, ça nous reposera de Taxco !
Le centre de la ville est constitué de maisons de l’époque coloniale dont certaines façades sont ornées, sur toute la hauteur, de faïences multicolores. Ces faïences ont fait la réputation de Puebla dans le monde entier. Nous mitraillons les façades, toutes plus belles les unes que les autres, pour notre collec’ de fenêtres et de portes.
Comme à notre habitude, nous parcourons le centre de long en large, sans but précis. Petite pause sur les bancs du parc central ou à une terrasse de café pour prendre la température de cette ville. Sur un registre différent, la température est légèrement plus fraiche du fait de l’altitude, mais rien de désagréable, il nous suffit de mettre des manches longues en début de matinée et le soir !
Nous trouvons ici, des tacos à partir de 6 pesos. Ce sont des tacos arabes ou orientaux, l’équivalent de nos kebabs. La viande rôtit sur un socle, devant des résistances, tout pareil. Très bons, nous les baptisons aussitôt, les tacos kebabs.
Nous profitons du mardi gratuit pour visiter quelques musées, notamment le musée d’art populaire avec une expo de peinture du peintre José Luis Velasquez Zarate, qui rappelle Chaissac, selon Thomas et une autre expo sur les jouets de la guerre des étoiles, rien à voir avec la précédente…
Nous avons hâte d’arriver à Oaxaca mais deux des filles ont attrapé un coup de froid, sûrement dans le bus, et nous restons un jour supplémentaire pour qu’elles se retapent un peu.
Ça y est, nous voici à Oaxaca. On se dirige droit vers l’auberge repérée sur le LP. Mais cette fois ci, c’est complet, ou bien je soupçonne le gérant d’avoir eu peur des enfants… La ville est grande, les sacs sont lourds, les enfants râlent. La technique est maintenant au point : on se pose dans un parc et l’un de nous part en éclaireur, guide sous le bras, en quête d’un abri. Cette fois, il me faut bien deux heures pour trouver quelque chose de pas trop cher. On espérait trouver une location dans les jours suivants mais pas moyen, les prix sont trop élevés ici.
Dès le lendemain nous partons à la découverte de cette ville coloniale réputée pour son artisanat et ses spécialités culinaires. Les rues sont tranquilles, les maisons sont très colorées. La balade est bien agréable.
Petit tour au marché, avec Pascal, Jean-José et Bertrand, trois français rencontrés au café. On trouve au marché toutes les spécialités oaxaqueniennes. A l’entrée, des femmes vendent des tas de chapulines, en d’autres termes, des sauterelles grillées. Non merci, pas pour moi, mais les garçons y ont gouté… c’est salé. A l’intérieur, on y trouve des tas d’épices, des piments, des fruits et légumes frais et du quesillo, fromage frais, filandreu et sans trop de goût. Un peu plus loin c’est le coin du mole, chocolat aux épices.
Le marché et les nombreuses boutiques d’artisanats sont aussi très sympas, avec les textiles, les céramiques et les magnifiques Alebrijes, petits animaux imaginaires sculptés dans le bois et peints de couleurs vives.
Nous passons beaucoup de temps au Zocalo, bien animé en journée et le soir. Musiciens de toutes sortes, bons et moins bons, Mariachis, groupes locaux, spectacles de clowns, y’en a pour tous les goûts, sans oublier les échoppes ambulantes de vendeurs de glaces, de ballons et de cireurs de chaussures. Ayant toujours l’allure de touristes, les indiens nous sollicitent constamment pour acheter des étoffes et toutes sortes d’objets artisanaux.
Mallori et Thomas étaient très impatients de voir un site archéologique des anciennes civilisations, peut-être pensaient-ils y rencontrer des Mayas comme on a pu croiser des cowboys et des indiens plus au nord ? Monte Alban est une ancienne cité Zapothèque à tout juste 10 km d’Oaxaca et 500 mètres plus haut. Nous ne pouvons pas la louper. Malheureusement, nous ne croiserons que des groupes de touristes, des guides et des vendeurs de pseudo trésors, même pas l’ombre d’un Zapothèque ! Mais nous aurons appris des tas de choses passionnantes sur l’organisation de cette cité, construite en haut d’une montagne dont le sommet a été terrassé pendant près deux siècles, et sur son observatoire astronomique qui permettait de caler le calendrier agricole sur les astres.
Nous complèterons la visite au couvent de l’église Santo Dominguo qui abrite un musée passionnant sur les différentes cultures existantes ou ayant existé autour de Oaxaca. La diversité de l’exposition est intéressante : aussi bien des bijoux que du cuir, des instruments de musique, du bronze, des armes… et les trésors retrouvés dans la tombe N°7 de Monte Alban… TA TA TAN …
Bref, il y avait de quoi passer six jours dans cette charmante ville.
MC
Vous trouverez des tas d’infos historiques, géographiques, culturelles, touristiques sur de nombreuses villes méxicaines, sur le site http://www.mexique-voyage.com/, ça m’évitera de faire un copier-coller.
Taxco
Hôtel Casa Grande, 500M$ pour une chambre de 4 avec SdB et eau chaude (Hum, le ballon d’eau chaude devait être épuisé…), WIFI. Les chambres au 3ème bénéficient de la terrasse ensoleillée et vue sur la Plazuella de San Juan, plein centre. Assez bruyant le soir mais on a l’avantage d’être sur place pour les concerts au bar du 1er étage
Une bonne option pour moins nombreux : Hôtel Casa de Huespedes, 140M$ par personne. Plus calme, terrasse. La gérante parle anglais. Pas de WIFI. Situé à deux pas du marché municipal.
Puebla
Hôtel San Augustin, pas loin du centre historique, 410 M$ la chambre avec 2 grands lits et petit dej inclus, ça casse pas des briques, un peu austère, mais c’est pas cher.
Las Ranas, on y mange de très bons tacos « kebab » à partir de 8 M$.
Les musées sont gratuits le mardi.
Oaxaca
Auberge Mayflower, 520 M$ négociés pour le dortoir 5 lits. Cuisine à disposition, le patio est agréable. Tout près de la place Santo Dominguo.
Le café Pan & Co est sympa, mais surtout on y trouve de bons pains et des viennoiseries françaises qui n’ont pas le goût du beurre rance d’ici.
Parmi nos préférés, le café Los Cuilos : ambiance tranquille, musique sympa et wifi, près d’un petit marché d’artisans et d’artistes, tlayudas (encore une spécialité) et sandwichs chauds pas trop chers.
Et le café Royal, pour son café et ses crêpes (nutella ou fraises chantilly, ça n’a pas fait un pli)
Le Zocalo, est bien animé le soir : Mariachis, groupes de musique, et spectacles de clowns.


