Nous migrons au Guatemala, pays très apprécié des occidentaux en Amérique Centrale, nous arrivons forcément avec un bon à priori… L’immigration se passe sans encombre en à peine cinq minutes et rien à payer en entrée. Le troupeau de « blancs » dont nous faisons partie, traverse la frontière à pieds et saute dans un autre minibus en direction de Panajachel, au bord du lac Atitlán, destination très prisée. Nous avons pu lire que c’est un des lacs les plus beaux du monde !
La route serpente le long des vallées, parfois en haut, parfois en bas, dans un relief de moyenne montagne un peu comme dans le Sud-Est de la France, bien que l’on soit entre 2000 et 3000 m d’altitude. À la différence près que poussent des espèces exotiques parmi les feuillus et les résineux.
L’habitat est aussi différent de ce que nous avons pu voir jusqu’à présent, avec de petites maisons en adobe disséminées dans la campagne. Tout au long de la route, on peut voir des bâches remplies de sortes de baies qui sèchent au soleil. Il nous faut un peu de temps pour comprendre que c’est du café.
Les dix derniers kilomètres sont impressionnants tant la pente est raide. La vue sur le lac en fin de journée est en effet magnifique ! Nous débarquons dans la ville un peu avant la tombée de la nuit, juste le temps de trouver un petit hôtel, pas cher du tout mais pas vraiment terrible. Ça fera l’affaire d’une nuit. Nous vérifions aussitôt, ce que nous avions pu lire à plusieurs reprises, à savoir le système de chauffage pour l’eau de la douche, quand il existe. C’est tout simplement un montage électrique au dessus du pommeau, parfois très rudimentaire comme ici, fils dénudés, morceaux de scotch… Faut juste se dire qu’on est pas les premiers à passer par là !
La rue principale de Pana est une suite de boutiques et d’échoppes d’artisanat local, de restaurants et de comedors et d’agences de voyage. C’est là que se situe quasiment toute l’activité touristique. La rue descend légèrement pour rejoindre le fameux lac et ses docks publics et privés.
Plus haut dans la ville se trouve le marché avec une activité nettement plus importante le dimanche.
On trouve aussi les habituelles panaderias avec lesquelles nous renouons, le goût rance du beurre mexicain ayant disparu ! Les tortillerias sont aussi là, mais en plus artisanales : la mécanique a disparu et deux à plusieurs femmes sont réunies autour d’un tas de pâte de maïs (recette apparemment tenue secrète…) et façonnent les galettes à la main, en frappant une petite boule de pâte comme on applaudit, avant de les mettre à cuire sur une grande plaque chaude. On les repère ainsi à plusieurs mètres, comme un concert à 4, 6 ou 8 mains.
En tout cas, nous trouvons les gens bien plus souriants et d’une immense gentillesse en comparaison du Mexique que l’on vient de quitter. Bien que ce soit le pays le plus pauvre de l’Amérique centrale, les gens sont moins à mendier dans la rue. À la différence du Mexique, un sentiment de sécurité règne même si on peut voir des gardes armés de grands fusils absolument de partout, même pour escorter le camion de Coca (comprenez Coca-Cola, hein !).
De Pana, on fait face à trois volcans et la vue est en effet magnifique par temps dégagé. Autour du lac, plusieurs villages plus ou moins touristiques, dont certains sont accessibles uniquement par bateau. Nous négocions un tour pour la journée. Précision en passant, comme dans beaucoup de pays, la négociation est comprise dans la vente. Le prix annoncé dépend de la tête du client et est délibérément très haut.
Nous passons une petite semaine au bord du lac Atitlán, agréable avec des températures printanières. Nous connaissons par cœur la rue principale et le marché. Les enfants ont un peu plus avancé leur programme scolaire. Nous aurions bien fait l’ascension du volcan San Pedro mais celle-ci n’est pas suffisamment facile pour Thomas et Maëlle.
Pour se rendre à La Antigua, soit c’est en transports en communs (chicken bus) avec 2 ou 3 changements (on ne sait pas trop) soit c’est en navette affrétées par les agences de tourismes : plus chers, rien que des gringos, et aussi plus sûr en terme de conduite. C’est l’option que l’on choisit.
La ville a été entièrement détruite par un tremblement de terre à la fin du XVIIIème siècle. Depuis la capitale du pays a été reconstruite 50 km plus loin à Guatemala Ciudad.
La vie a peu à peu repris parmi les ruines coloniales, La Antigua se veut aujourd’hui une ville agréable et pittoresque avec ses rues pavées bordées de maisons basses et colorées, ses toits de tuiles et ses monuments coloniaux dont certains sont en ruines et recouverts de végétation.
La gare routière et ses rangées de chicken bus, tous plus colorés les uns que les d’autres, vaut le détour. Les chickens sont les bus scolaires jaunes des USA, récupérés en fin de carrière et repeints avec des couleurs vives, ils retrouvent une seconde jeunesse jusqu’en fin fin de vie. Bus populaires, l’ambiance est celle du pays, ils font partie du paysage et du folklore. Les chauffeurs sont réputés pour leur conduite un rien kamikaze. Chacun d’eux a ses amulettes accrochées autour du pare-brise, et une maxime du style « Dieu bénit ce bus et ses passagers ». Vu l ‘état de certaines routes et la vitesse de certains bus, ça ne peut pas faire de mal…
Avec le traitement qui est infligé à ces véhicules en terme de conduite ultra sportive, de routes défoncée, de quantité de personnes et de choses transportées… ils ont encore quelques belles années de vie avant d’être abandonnés dans un endroit quelconque. Aux US, ils auraient pu encore tenir longtemps… juste une question de normes ! C’était une petite digression.
A noter que les agences touristiques proposent de nombreux treks vers les volcans alentours et plus loin vers les sites archéologiques Mayas (mais ça y’en a de partout)
Pris d’une envie de changements, nous nous décidons à rejoindre la côte et la culture Caraïbes à l’Est du pays. Passage obligé à Guatemala Ciudad pour changer de car, mais nous circulons y’a rien à voir.
En descendant des montagnes, les paysages changent. A travers notre carré de vitre plutôt poussiéreux le décors défile, nous découvrons ces contrées de jungle. Pas mal de cabanes au milieu de la végétation luxuriante. La vie semble paisible. Des hamacs sont installés à l’abri des arbres ou des maisons. Nous croisons des familles entières, au bord des rivières : pendants que les mères font la lessive, les enfants barbotent dans l’eau.
Le temps d’une nuit à Rio Dulce sur la rivière du même nom et nous partons au pays des Garifuna, unique représentation de ce peuple au Guatemala.
MC
à Panajachel
Hôtel San Francisco, centre, rue piétonne : pas cher du tout, on a eu 2 chambres pour 120 Quetzals (12€), mais une nuit suffit…
Hôtel El Viajero, âprement négocié pour 200 Q pour plusieurs nuits. Très propre, grande chambre sur la terrasse du haut, au soleil. Cuisine à disposition, wifi
comedor ambulant dans la rue Santander «Humo en tus ojos», un plat complet et bon, pour 15Q
transfert La Antigua en shuttle, négocié dans la rue pour 300Q pour nous 6, à peine 15mn avant le départ. Le gars voulait manifestement remplir le van et nous étions légèrement tassés (Sylvie, à 18 dans ton Hyundai plus une montagne de bagages sur le toit sans galerie, tu peux imaginer ? ;-))


