San Cristobal, dernière étape au Mexique. Ce n’était pas vraiment prévu comme ça, mais je crois vous avoir déjà prévenu, nous changeons de cap sans préavis !
Pour une fois, nous avons un bus direct qui nous permet de partir le soir de Oaxaca et d’arriver au matin à San Cristobal. De quoi ne pas se rendre compte des 11 heures passées dans le bus et dormir un minimum, même si ce n’est pas super confortable.
C’est donc très tôt que nous débarquons sur la place centrale, après un premier stop dans un café et cette fois nous avons largement le temps de se trouver un endroit pour la nuit.
Nous posons nos sacs à l’Hostel Rossco, auberge de jeunesse, pour maxi 2 jours, car nous espérons bien trouver un appart en location.
La ville se trouve à plus de 2100 m d’altitude au milieu des montagnes. Ce qui donne une relative fraicheur les jours de temps maussade et la nuit. Ce n’est pas pour nous déplaire !
Rapidement, nous nous installons dans un studio, à 15 mn du centre pour une quinzaine de jours. Est compris dans le prix un réveille-matin trèèèès matinal, autrement dit, un coq qui loge juste derrière notre mur !
Cela permet aux enfants de travailler et de retrouver un cadre et un rythme plus « maison ». Le reste du temps, nous le passons à visiter tranquillement la ville, les cafés et le marché où nous prenons nos habitudes.
Les rues sont très colorées, bordées de petites maisons basses type haciendas. Certaines cours intérieures que l’on a pu voir sont magnifiques.
San Cristobal garde de nombreuses traces de l’époque coloniale tout en étant le lieu de vie de multiples groupes indigènes, descendants lointains des Mayas. Les indiens qui représentent une bonne part de la population du Chiapas sont des Tzotziles, Tzeltales, Choles, Tojolabales et Zoques ; ils descendent chaque jour des villages environnants pour vendre sur les marchés leurs productions agricoles et artisanales. Avec un peu d’habitude, il est facile de distinguer chaque ethnie par ses vêtements et en étant bien plus perspicace, par sa langue. Le Chiapas est l’état le plus pauvre du Mexique alors qu’il possède de grandes richesses, café, maïs, cacao, coton, pétrole, gaz… Mais les communautés indigènes n’ont jamais été soutenues par les gouverneurs et se sont vues attribuer les terres les moins productives. Ce fut l’objet du soulèvement Zapatiste il y a quelques années.
Très tôt le matin, la ville s’anime. Des hommes debout sur les marche-pieds des colectivos annoncent la destination à grands renforts de décibels, les camionnettes de bonbonnes d’eau potable sillonnent les rues et s’annoncent en musique par hauts parleurs, les camionnettes de bouteilles de gaz n’ont, quant à elles, pas besoin de hauts parleurs : elles trainent au sol des anneaux de fer dans un vacarme qui s’entend au moins à 2 km à la ronde ! Après longue réflexion, nous supposons que c’est pour… éloigner les mauvais esprits… c’est moins cher qu’un haut parleur … vous avez une idée ? Envoyez votre réponse au 04 76 56 xx xx à contact (appel gratuit hors coût de votre FAI), Jean-Roch a la sienne et vous donnera son avis au prochain article.
En tout cas, est-ce parce que cette région est la plus pauvre du Mexique, nous avons pu recenser à San Cristobal, un paquet de métiers disparus ailleurs.
Beaucoup de rencontres de… Français. La ville semble être un repère de Français, installés ici : boulanger, pâtissier, artisans, restaurateurs… et de nombreux touristes. Nous croisons pas mal de personnes déjà rencontrées au Mexique, le monde est petit et les touristes empruntent tous la même route ! Au hasard des rues nous recroisons même deux familles de voyageurs en camping car, rencontrées à Las Vegas et à St George !
Mais notre rencontre préférée est celle d’avec Arnaud, assis à la terrasse d’un café, planqué derrière son vélo. C’est ce dernier qui a attiré notre attention, pensez donc ! Un Da Silva, blanc, le même que celui de Jean-Roch, ça ne s’invente pas au Mexique ! Illico nous abordons tous les six le jeune homme derrière le vélo, un grand, mince, blond aux yeux bleus. Il vient de Bruxelles et Cécelle (son vélo) vient de La Maison du vélo. Yves le lui a vendu peu après notre passage à Bruxelles et lui avait parlé de nous. Le monde est vraiment tout petit ! Nous restons deux bonnes heures à discuter, au même endroit, à se raconter nos expériences respectives, nos itinéraires, nos galères, nos rencontres… Arnaud est parti seul pour plus de deux ans, son challenge est de gravir le plus haut sommet de chacun des 35 pays qui composent le continent américain, de l’Alaska et le Mont McKinley, jusqu’à l’Argentine et son mythique Aconcagua, en utilisant le vélo comme unique moyen de transport.
Bon courage Arnaud pour la suite de ton fabuleux voyage ! Nous te souhaitons beaucoup de réussite dans cette entreprise.
Pour la première fois depuis notre départ, nous avons testé le cinéma en langue étrangère. L’occasion s’est présentée ici, à San Cristobal avec un Kirikou que les enfants avaient déjà vu (en français). Rien que la salle de cinéma, c’est déjà toute une histoire ! Il suffit d’un tout petit coin fermé par un rideau dans un café-restau, de trois canapés de récup disposés en gradins ce qui fait au moins 15 places assises en tassant un peu, d’un lecteur DVD et d’un vidéoprojecteur, et d’une paire d’enceintes au moins. Ici on avait même du 5.1 sur de petites enceintes d’ordinateurs. Vu qu’on se trouve dans un café, on peut même commander à boire et à manger pendant la séance. Signe de grande fréquentation, une deuxième salle est équipée. Et en plus la projectionniste, barmaid, cuisinière est française, royal !
Voilà, pas loin de 20 jours passés ici, les enfants ont bien avancé dans leurs cours du CNED, peu de tourisme malgré tout ce qu’il y avait « à faire » et « à voir » dans les environs. D’ailleurs les agences de tours ne manquent pas. Nous avons simplement «vécu» un bout de notre voyage à San Cristobal.
Nous quittons le Mexique après y avoir passé un mois et demi, principalement sur la partie ouest. Notre espagnol s’est amélioré, enfin de quoi nous débrouiller pour l’essentiel à grands renforts de gestes. Seule Julie a une longueur d’avance sur le reste de la famille, on le savait déjà, elle est douée pour les langues !
… Suite au prochain épisode… au Guatemala
Hasta luego,
MC
Hostel Backpackers Rossco. Ce n’est pas le moins cher, mais si vous passez par l’Hostel Mayflowers à Oaxaca, le patron vous donnera un demi tarif pour la première nuit. L’auberge a été rénovée récemment, le patio est grand et très joli, wifi, fútbolito, grande cuisine, cours de Salsa et une heure d’espagnol gratuit…
Casa Morada pour la location de studio et apparts, mais nous nous sommes aperçu un peu tard, que le bar Natura avait des petites annonces pour louer moins cher.
Bar Entropia, situé sur la rue piétonne Real de Guadalupa. Melina, Sylvestre et Romuald sont très accueillants et parlent français couramment 😉
Crêpes, Botanas, coktels… délicieux
En plus, ils sont une mine d’informations sur l’Amérique Centrale.
Boulangerie française El horno magico tenue par des jeunes vraiment sympa, leurs pains et viennoiseries sont excellents.
Encore des Français, la pâtisserie Oh là là, est pas mal aussi !
Et le bar Natura, fait un bon café 100% organico.


