De toute petite, je me souviens exclusivement du tramway à câble dans les rues en pente et des buildings géants qui semblaient se toucher tout en haut.
Nous arrivons sur la baie de San Francisco, il fait soleil. Tant mieux ça nous permettra de remonter les vélos au sec avant d’aller chercher un camping. Prendre le car à Las Vegas a été une opération bien difficile et éprouvante, on ne peut faire plus compliqué. On a 10 cartons de matériel à récupérer à la sortie des soutes. Jean-Roch les a pistés au chargement à LV, au transfert à LA ; ça n’empêche, il en manque un ! Celui entre autre, avec les tentes et les roues de Thomas. Et plein d’autres choses qui nous sont indispensables… C’est sûr, on ne peut pas bouger, faut attendre au mieux le prochain car, au pire 24h pour porter réclamation pour perte. Ça ne nous arrange pas du tout, 9 énormes cartons plus grands que Maëlle, 4 kids dans les pattes, la nuit qui va tomber, et des employés qui ne veulent rien savoir. Rien à voir mais au moins, en France, la SNCF est capable de nous payer l’hôtel si on rate la correspondance… Ah oui, mais en France c’est plus ou moins un service public !
Bon, ben on a le netbook, du wifi ouvert, ça doit bien se trouver dans les rues car bizarrement on ne trouve pas de McDo. JRoch lance des appels sur FB, on écrit 2 ou 3 mails pour trouver des contacts, mais rien à faire, ça ne marche pas. On finit pas se décider sur un hôtel pas trop cher, pour le prix d’une semaine de camping, tant pis on ne peut pas passer la nuit dehors avec les enfants. La compagnie de car nous garde gracieusement les cartons, mais pas les petits 😉
Malgré ce début boiteux, nous sentons que la ville va nous plaire. La tentation est grande de se poser 2-3 jours pour la découvrir.
Première chose, en sortant de l’hôtel au matin : trouver La Boulange Bakery, pour son excellent et vrai pain au levain, et quelques pains au choc’. Et c’est vrai, on se régale. Arrivés à la gare, ouf ! Le 10ème colis est bien là. À nous la découverte de San Francisco !
Après une nuit bien pluvieuse dans un camping en périphérie, à une quinzaine de km au sud, nous optons pour l’auberge de jeunesse (Ben quoi ? Nous avons 19 ans de moyenne d’âge ;-)), pas loin du centre ville, avec de quoi parquer toutes nos bécanes. A six, c’est pas donné, mais nous avons vraiment envie de sillonner la ville, sans contrainte de chargement, de nuit qui tombe trop tôt, etc.
En deux jours, on ne peut pas tout voir. Nous ciblons quelques lieux qui nous font envie comme The Golden Gate que nous traversons à vélos, China Town une ville dans la ville, Haight Asbury LE quartier hippie des années 70 où nous cherchons en vain la maison_bleue_accrochée_à_la_colline, le centre piétonnier et Market Street, l’ancien réseau de tramways et de cable-cars, Fisherman’s Wharf, les maisons victoriennes. Nous marchons et pédalons dans ces rues typiques de SF, vraiment très pentues et parfois même vertigineuses. Nous sommes d’ailleurs surpris par le nombre de jeunes à vélos, et par le nombre de fixed-gear qui sillonnent la ville. Avec de telles montagnes russes, ils ont la forme !
San Francisco est bien plus raffinée que toutes les villes des USA ou du Canada que nous avons traversées. Culture, architecture, arts, état d’esprit, écologie, mode, tolérance sont des mots qui, à mon sens, décrivent bien ce lieu. De plus, il semble émaner de cette ville une certaine influence française qui ne nous déplait pas.
Je ne me lasse pas, je savoure la ville.
En bref, cette ville est différente, empreinte d’une grande liberté. Si je devais déménager sur ce continent, c’est San Francisco, sans aucun doute, que je choisirais !
MC
